La surélévation des bâtiments : une réponse à la sobriété foncière

La surélévation des bâtiments : une réponse à la sobriété foncière

La surélévation des bâtiments : une réponse à la sobriété foncière

Si la surélévation des bâtiments a historiquement fait ses preuves, un récent travail de recherche, mené par l’architecte Géraldine Bouchet-Blancou, met en perspective une approche renouvelée de ce mode de faire “la ville sur la ville” avec les enjeux des trajectoires de neutralité carbone et d’atteinte du Zéro Artificialisation Nette (ZAN) des sols. Ainsi, l’ouvrage Densifier et rénover à l’échelle urbaine par la surélévation des bâtiments propose une analyse conjuguant enjeux techniques, réglementaires, juridiques et financiers avec le déploiement d’une identification à grande échelle du potentiel foncier des toits. Nous en partageons notre lecture.

La surélévation des bâtiments, levier de densification hors sol

Les grandes métropoles européennes ont connu, au fil des siècles, des vagues de surélévations des bâtiments existants, notamment en raison de l’impossibilité d’étendre la ville au-delà de la barrière physique que constituaient les fortifications. Ainsi, Paris, Barcelone ou Genève ont été densifiées par strates successives pour répondre aux besoins d’accueil de population, besoins souvent anticipés dans la conception du bâti originel. La construction de la ville sur la ville est une technique en fait bien rodée. Cependant, ce type d’opération a été délaissé depuis la moitié du XXe siècle au profit de la construction neuve qui bénéficiait de l’abondance d’espaces libres à coloniser, en lien avec le déploiement de la mobilité individuelle.

Depuis une quinzaine d’années, l’engouement pour la densification verticale renaît progressivement, en réponse à la très forte hausse des valeurs foncières et à la nécessité de maîtriser l’étalement urbain. C’est dans ce contexte que la loi Alur de 2014 avait introduit des mesures « facilitatrices » en supprimant le coefficient d’occupation du sol (COS) et en limitant le droit de véto du propriétaire du dernier étage pour permettre la réalisation d’opérations de surélévation en centre-ville, avec l’ambition d’y introduire plus de mixité sociale.

Si des freins règlementaires persistent, notamment au sein des secteurs patrimoniaux où les Architectes des Bâtiments de France (ABF) restent souvent réticents à ce type de projet au nom de la préservation des perspectives monumentales, la limitation de hauteur encadrée par les Plans Locaux d’Urbanisme (PLU) a tendance à s’assouplir pour ouvrir les voies de la densification. Au niveau local, le PLU de Clermont Ferrand introduit une règle dérogatoire pour permettre le déploiement de la canopée urbaine en cœur de ville. Dans un autre contexte, la ville de Vichy a récemment modifié son PLU et supprimé la règle de hauteur sur le périmètre du site patrimonial remarquable, afin de permettre une analyse plus circonstanciée du contexte urbain, une conception au cas par cas prenant appui sur un dialogue rapproché entre la ville, l’ABF et l’opérateur.

La surélévation, levier de financement de la rénovation du bâti existant ?

Si le principal moteur des projets de surélévation reste l’économie de charge foncière, le montage financier permet également de conjuguer rénovation du bâti et construction neuve par ajout d’étages, l’un (valorisation du foncier déjà maîtrisé) venant financer l’autre (remise aux normes et amélioration des surfaces existantes). Ce dispositif gagnant-gagnant est d’ailleurs investi par les bailleurs sociaux tel Habitat Social Français qui a réalisé, sur Paris, la moitié de sa production des cinq dernières années par surélévation (11 opérations pour un total de 187 logements produits), adossant la réhabilitation des logements existants à une part significative de projets de surélévation. Le parc d’habitat social des années 70-80 se prête bien aux opérations de surélévation dans la mesure où les structures porteuses sont suffisamment robustes (béton armé, toits terrasses) et les gains énergétiques à réaliser sur l’existant, substantiels (isolation par l’extérieur, réduction des ponts thermiques).

D’un point de vue technique, l’utilisation de matériaux « secs » tels le bois ou l’acier, permet d’une part de réduire les charges supplémentaires sur l’édifice existant, mais également d’alléger le bilan environnemental de l’opération en agissant sur la performance thermique du bâti, en réduisant les phénomènes d’îlots de chaleur (toits végétalisés, revêtements clairs basés sur le principe d’albédo limitant l’absorption de chaleur, surplombs de protection solaire…), voire en stockant du carbone (cas des bardages bois non traités et des surfaces végétalisées).

Toutefois, l’équilibre financier reste fragile et très dépendant des prix du marché foncier. En effet, le montage de ce type d’opération nécessite un grand nombre d’intervenants (étude de structure et de sol, frais de géomètre et de notaire dans le cas des copropriétés, assistant à maîtrise d’ouvrage, coût de la construction neuve et d’accès aux nouveaux niveaux créés, rénovation et liaison neuf/existant) générant de fait des surcoûts.

Vers une stratégie d’identification du foncier aérien ?

Au regard des lois limitant l’artificialisation et des enjeux fonciers qui en découlent, des systèmes d’information géographique permettant d’identifier de manière automatisée les gisements fonciers aériens sont développés. Croisant les données réglementaires, contextuelles (hauteur des mitoyens), d’année du bâti existant et d’étiquette énergétique ainsi que l’accessibilité pour la mise en œuvre du chantier, ces systèmes permettent d’identifier les gisements potentiels avant d’entrer en phase d’étude de faisabilité technique. 

Les territoires sous forte pression foncière s’emparent donc du levier de mobilisation du foncier aérien pour répondre aux besoins de production de logements dans un contexte de raréfaction du foncier au sol. Quid de l’Auvergne dans cette course aux mètres carrés ?

Les études de gisement foncier à l’œuvre sur le territoire depuis une dizaine d’années sont orientées sur la reconversion des friches industrielles qui présentent bien souvent des qualités structurelles intéressantes pour des opérations de surélévation. C’est le cas de la friche des Docks de Blois à Vichy, ancien site ferroviaire qui a été reconverti en 2018 en résidence intergénérationnelle et institut de formation par l’ajout d’un niveau sur la structure existante. A Clermont-Ferrand, la reconversion d’une partie d’une friche Michelin est entrée en phase de chantier mi 2022. Le site de Cataroux ouvre sa reconversion par l’ILO23 en réinvestissant le patrimoine industriel, formant ainsi un socle d’accueil du programme neuf développé en surélévation.

La surélévation est donc déjà une réalité locale. De là à lancer un recensement précis des secteurs urbains denses, il n’y a qu’un pas que le ZAN devrait accélérer. Si les secteurs denses des centralités urbaines sont à la recherche de mètres carrés supplémentaires pour équilibrer financièrement des opérations, les collectivités auraient également intérêt à investiguer le parc public, voire les zones d’activités économiques, afin de mesurer les marges de progrès envisageables pour une gestion optimale des surfaces déjà construites.

Finalement, si la dynamique de surélévation des bâtiments progresse sur le territoire national, elle reste encore marginale. Outre les freins techniques et réglementaires, la structuration de la filière Bâtiment pose également des limites : elle est essentiellement formée à la construction neuve et à l’usage du béton et accueille parallèlement un réseau d’artisans orientés vers la rénovation mais souvent relevant de petites entreprises plus que de grands groupes. La multiplication des intervenants pour mener à bien ce type d’opération (ceux spécialisés dans la rénovation, ceux dans les constructions à ossature bois, ceux dans la mise en œuvre de chantiers en hauteur, le thermicien, etc) entraînent une complexité dans la conduite du chantier et des surcoûts impactant les bilans d’opération. 

Il reste d’usage de considérer que construire du neuf est moins coûteux et plus rentable que de faire avec l’existant, alors même que cela consomme plus de ressources et plus d’énergies. L’organisation actuelle très segmentée (industrie v/s artisanat) ne permet pas d’articuler facilement neuf et existant. Pour autant, les trajectoires à atteindre tant en matière de sobriété foncière que de neutralité des émissions de carbone nécessitent une approche plus frugale de la construction : faire avec le déjà là, s’adapter, revoir ses besoins et intervenir avec humilité.

Densifier par surélévation, une stratégie réservée aux centres-villes ?

Si la densification des centres-villes semble avoir encore de beaux jours devant elle, les effets du dérèglement climatique et la recherche de la neutralité carbone questionnent la tendance au “tout métropolitain”. La ville dense reste difficilement sobre : les flux qu’elle génère (de personnes, matières, déchets), les infrastructures dont elle a besoin pour fonctionner, ont tendance à l’éloigner de cet objectif. Par ailleurs, l’engouement pour la maison individuelle de plain-pied semble ne pas faiblir depuis les années 50-60, les tissus pavillonnaires s’étalent et se densifient sous l’effet de la pression foncière. Cette dynamique trouve ses limites face aux enjeux climatiques et écologiques : imperméabilité des sols, morcellement de la propriété foncière qui rend difficile la définition de trame de mobilités douces, élévation du niveau de risque en zone inondable, etc.

L’objectif de Zéro Artificialisation Nette s’appliquant aussi aux espaces péri-urbains, celui-ci pourrait bien constituer un rôle de limitation similaire aux fortifications historiques, qui relancerait alors la construction de la ville par strates. Ainsi la surélévation des pavillons pourrait constituer une réponse à la densification de ces espaces hors centre-ville et ramener de la vie dans les cités périphériques.

Amaya Zulueta, Karine Enjolras

Meilleurs Voeux 2023

Meilleurs Voeux 2023

Meilleurs Voeux 2023

Grégory Bernard, président, Stéphane Cordobes, directeur général, et toute l’équipe de l’agence d’urbanisme et de développement Clermont Métropole vous transmettent leurs meilleurs vœux pour 2023.

L’agence fera cette année de la problématique “Territoires, cultures et réorientation écologique” son axe de travail prioritaire pour contribuer au projet commun “Clermont massif central 2028”.
L’accueil de la 44ème rencontre nationale des agences d’urbanisme “No cultures no futures ! Pas de transition écologique sans recomposition culturelle des territoires” à La comédie de Clermont-Ferrand du 15 au 17 novembre constituera assurément un de ses points d’orgue.

Nous vous invitons d’ores et déjà à réserver ces dates pour nous y retrouver nombreux et partager un moment de réflexion, d’exploration, d’émotion et de débat que l’on envisage aussi audacieux que créatif.
Meilleures salutations,

Grégory Bernard,
Stéphane Cordobes
QUELLE INTÉGRATION DES ACTIVITÉS PRODUCTIVES DANS LES AGGLOMÉRATIONS URBAINES ?

QUELLE INTÉGRATION DES ACTIVITÉS PRODUCTIVES DANS LES AGGLOMÉRATIONS URBAINES ?

QUELLE INTÉGRATION DES ACTIVITÉS PRODUCTIVES DANS LES AGGLOMÉRATIONS URBAINES ?

« Si réindustrialiser la France est aujourd’hui un objectif consensuel, des interrogations subsistent sur les modalités de l’implantation spatiale des activités industrielles. Le retour de l’industrie soulève des questions de disponibilité du foncier, d’acceptabilité sociale des projets, d’insertion dans le milieu urbain ou de compatibilité avec une bonne qualité de vie. » C’est en ces termes qu’une journée d’étude, organisée le 7 novembre 2022 par le Plan Urbanisme Construction Architecture (PUCA) et l’Observatoire des Territoires d’Industrie (OTI), a invité collectivités territoriales, entreprises et industriels, professionnels de l’urbanisme et de l’aménagement à réfléchir sur l’intégration des activités productives dans les villes et territoires, ainsi qu’aux leviers d’actions mobilisables.  Nous rapportons ici une analyse de la table-ronde “la ville productive, rêve ou (future) réalité ?” [1]

Un large panel de besoins fonciers et immobiliers

Les activités productives recouvrent une diversité importante d’activités et de secteurs dont : fabrication, réparation, logistique, commerce de gros, artisanat et bâtiment.… Ces activités présentent des besoins distincts en termes de locaux d’activités, allant de petites cellules à de grands entrepôts, des stratégies foncières et immobilières hétérogènes, s’implantent sur des sites variés allant des cœurs urbains aux zones d’activités périphériques, voire en sites isolés. La définition des activités productives varie également d’un territoire et d’un acteur à l’autre. Plusieurs entrées sont possibles pour penser la localisation et l’intégration des activités productives dans les tissus urbains : par la définition d’une nomenclature d’activités, par le foncier ou l’immobilier, par les outils de production ou encore par les chaînes de valeur, dont la complexité rend toute appréhension particulièrement malaisée.

Des activités productives à l’épreuve de la pression foncière

On ne rêve donc pas à n’importe quelle activité productive dans n’importe quelle ville. Plusieurs modèles émergent : celui de l’économie circulaire, de la ville des makers, de l’industrie 4.0, de l’économie des proximités ou encore de la production distribuée au travers de petites unités de production géographiquement disséminées. Souvent excentrées du fait de nuisances difficilement compatibles avec les usages résidentiels, les activités productives peinent à trouver leur place dans le tissu urbain. Contrairement aux activités logistiques dont les flux de marchandises sont difficilement conciliables avec la compacité urbaine, les activités de réparation ou de maintenance ont besoin de cette implantation dans la ville dense pour être à proximité de la clientèle. De même, les entreprises de l’économie sociale et solidaire ou de l’économie circulaire sont souvent pensées en centre urbain, mais elles génèrent des flux importants et peuvent nécessiter un foncier conséquent. La pression foncière les empêche ainsi de s’implanter ou de se maintenir dans le tissu urbain.

Des dispositifs d’actions qui se cherchent encore

Les activités productives sont soumises à une double dynamique : leur éviction aux marges des agglomérations finalement rattrapées par l’urbanisation, et la raréfaction du foncier qui permettrait le développement de leurs projets. Face à ce constat, le sujet du maintien voire de la réintroduction des activités productives en ville prend de l’ampleur dans la construction des politiques publiques. La prise en compte des dynamiques de localisation des entreprises s’est encore accélérée depuis l’annonce de l’objectif de zéro artificialisation nette. Ce dernier ne se concrétise néanmoins pas encore par le déploiement de stratégies publiques structurées et mutualisées qu’il nécessite, mais par une pluralité d’initiatives locales juxtaposées. Les zones d’activités économiques concentrent l’attention des acteurs publics comme privés : achat du foncier dans une logique opportuniste, exploration des potentiels d’optimisation spatiale, opérations de densification qui restent encore rares et « bricolées », comme l’exemple du conditionnement de la vente d’une nouvelle parcelle à davantage de densité sur le nouveau site pour une entreprise du territoire. 

Pas d’activités productives sans volonté politique !
Des exemples venus d’ailleurs

La métropole lyonnaise cherche à atteindre cette réalité via des activités productives visibles dans l’espace urbain, par le déploiement d’ateliers et de micro-usines en rez-de-chaussée. Elle affiche également une volonté politique affirmée d’adopter des stratégies de maintien des activités productives[2], et de renouveler le tissu pour faire face aux enjeux de transition écologique et énergétique[3]. Pour autant, elle se confronte au moins à quatre obstacles :

  • – la (non) disponibilité du foncier et son coût ;
  • – la forte concurrence entre les activités productives et le logement ou le tertiaire ;
  • – la cohérence des politiques urbaines, comme par exemple le fait de penser la place dévolue à la circulation des marchandises au sein des villes lorsqu’une stratégie de mobilité douce est déployée ;
  • – les écueils de la mixité quand les activités productives ne sont ni désirées par les habitants, ni prêtes à faire l’effort de s’ouvrir sur la ville.

Autre métropole, autre matérialité. Bruxelles s’est avancée dans la concrétisation de la ville productive fonctionnelle avec citydev.brussels, ancienne Société de Développement pour la Région de Bruxelles-Capitale, pour traiter la question de l’insertion des activités productives à l’échelle du projet urbain et à l’échelle immobilière.[4]

La « ville productive » doit dépasser l’ambivalence du seul accueil d’activités productives propres et peu consommatrices de foncier. Elle nécessite une forte coordination des politiques publiques pour trouver son modèle. Les échelles de temps entre la ville productive et la ville résidentielle ne sont pas les mêmes et les nuisances de l’industrie, si elles peuvent être réduites et contrôlées, ne peuvent s’affranchir d’un processus de transformation de matières et des flux qu’il implique. 

(Ré)industrialiser les villes et les territoires, quelles leçons ?

L’industrie peine encore à trouver sa place dans le tissu urbain, ou tout simplement à se faire désirer dans nos territoires de proximité. La rivalité d’usages entre mobilité urbaine et flux logistiques reste encore largement impensée. L’avènement de l’industrie 4.0 ouvre des perspectives pour une industrie plus urbaine. Elle s’inscrit néanmoins dans deux continuums[5] :

  • – celui des grandes métropoles aux territoires les moins denses en passant par différentes palettes de villes moyennes,
  • – celui des start-ups et des bureaux tertiaires aux grandes industries en passant par une multitude de formes intermédiaires.

Les gros sites industriels resteront tendanciellement loin des villes et les start-ups plutôt dans les métropoles. Les logiques sont en revanche amenées à se diversifier à la croisée de ces deux continuums.

Au-delà des aspirations parfois candides à une souveraineté économique territoriale mise à mal par les chaînes d’approvisionnement, la question de la place de l’industrie pose celle de son inscription territoriale. Le projet industriel s’appuie en partie sur des ressources locales, telles que les ressources humaines, parfois la matière première ou encore les infrastructures existantes. Mais il peut lui-même entrer dans une logique d’économie circulaire en devenant ressource locale. Le projet industriel ne peut néanmoins s’extraire d’un écosystème commercial et économique dépassant largement le périmètre intercommunal. Penser l’industrialisation demande de penser des écosystèmes et une structuration des interdépendances, soit le renouvellement des coopérations et des solidarités territoriales.

[1] Table-ronde réunissant Alysée Flaut, directrice de la communication de Kickmaker, Flavie Ferchaud, maîtresse de conférences en aménagement de l’espace et urbanisme à l’université Gustave Eiffel – Lab’urba, Annette Groux, professeure des universités et Christine Liefooghe, maîtresse de conférence du laboratoire TVES de l’Université de Lille, Patricia Lejoux, chargée de recherche au laboratoire aménagement, économie, transports CNRS, ENTPE, Université Lyon 2 et Olivier Lluansi, associé PwC Strategy& senior fellow à l’ESCP Business School.

[2] Dossier de presse, La Métropole de Lyon agit pour le futur de l’industrie, 06.09.2022, https://www.grandlyon.com/fileadmin/user_upload/media/pdf/espace-presse/dp/2021/20210906_dp_global-industrie.pdf

[3] Dossier de presse, La Métropole agit pour le futur de l’industrie : premières actions engagées pour une industrie et une écologie compatibles, 28.01.2022, https://www.grandlyon.com/fileadmin/user_upload/media/pdf/espace-presse/dp/2022/20220128_dp_futurindustrie.pdf

[4] PUCA, Intégrer l’activité productive en ville : l’exemple de Bruxelles, 27.02.2020, http://www.urbanisme-puca.gouv.fr/IMG/pdf/bruxelles_v2.pdf

[5] Vincent Charlet, délégué général de La Fabrique de l’Industrie

Photo : AUDCM

La recré-Action a commencé : première rencontre des élus et des techniciens de la Métropole clermontoise pour débattre de l’urgence écologique et sociale

La recré-Action a commencé : première rencontre des élus et des techniciens de la Métropole clermontoise pour débattre de l’urgence écologique et sociale

La recré-Action a commencé : première rencontre des élus et des techniciens de la Métropole clermontoise pour débattre de l’urgence écologique et sociale

Le lancement d’un cycle sur l’urbanisme métropolitain face à l’urgence écologique et sociale

Réunir élus et techniciens du territoire métropolitain autour du sujet de l’urgence écologique et sociale constitue en soi une première étape indispensable à une entrée en dialogue sereine des acteurs du territoire, qui doivent relever ensemble les grands enjeux et défis de la ville durable. C’est aussi un révélateur d’une prise de conscience collective que nous sommes bien face à une crise climatique systémique et qu’il est possible et nécessaire d’agir dès à présent. Le mot d’accueil de Monsieur Grégory Bernard, Conseiller métropolitain délégué au PLUi et aux Opérations d’aménagement d’intérêt métropolitain et Président de l’Agence d’Urbanisme, va en ce sens.

A l’heure où la partie règlementaire du futur Plan Local d’Urbanisme (PLU) Intercommunal de la métropole clermontoise est en cours d’écriture, il s’agit bien de permettre la rencontre des élus municipaux et des équipes qui les accompagnent, hors des lieux habituels de débats politiques et techniques. En s’extrayant des scènes institutionnelles dans lesquelles le dialogue autour des droits à construire se délite parfois, il devient possible d’affronter ensemble la réalité et la complexité du contexte actuel.

Ainsi que le rappelle Stéphane Cordobes, directeur général de l’Agence d’urbanisme invité à titre d’expert, traiter l’urgence écologique et sociale consiste en premier lieu à avoir en tête et à admettre qu’une nouvelle ère géologique, l’anthropocène, est déjà en place du fait seul de l’action humaine. En second lieu que nous, humains, sommes démunis face à l’ampleur des changements provoqués et aux difficultés d’adaptations que ceux-ci imposent et ce, surtout si nous souhaitons réduire les inégalités sociales qu’ils risquent de creuser. 

Prendre notre élan face à l’urgence d’agir

L’un des dangers posés par la mise en contexte esquissée par Stéphane Cordobes consisterait à souffrir de sidération face à ces enjeux écologiques et sociaux considérés comme inextricables. Dans la sidération, aucune entreprise n’est possible alors même qu’il est indispensable de revaloriser les moindres actions favorables à la réduction des impacts des activités humaines sur nos climats.

C’est donc à l’action, voire à la [re]création que ce cycle invite. C’est pourquoi le premier retour d’expérience, présenté par Olga Braoudakis, chargée d’études à l’Agence d’urbanisme de Grenoble Alpes Métropole, a permis d’explorer comment des orientations d’aménagement et de programmation (OAP) thématiques peuvent aborder les enjeux écologiques et sociaux en lisant le territoire de manière cohérente et en créant du lien dans les différentes réponses apportées. Dans ce domaine comme dans bien d’autres, l’attention de chaque personne en charge de l’exécution du PLU métropolitain, l’exigence continue envers les différents porteurs de projets, la formation et la sensibilisation des agents sont des clés de succès.  

Des élus et techniciens stimulés et sereins

Pour conclure cette première rencontre, l’Agence d’urbanisme a animé un court atelier permettant de confronter les participants à quatre affirmations destinées à provoquer des réactions spontanées. De la nécessité d’un changement radical rapide, à la préservation des ressources finies en passant par la reconnaissance de notre addiction à l’automobile et à l’hypothèse d’un abandon du modèle de l’habitat pavillonnaire, les participants se sont prêtés au jeu d’exprimer leurs ressentis par rapport à ces différents sujets. L’Agence a rencontré un groupe adoptant des postures plutôt joyeuses, stimulées et sereines même si des inquiétudes et quelques coups de colères ont également été déposés. Reste à définir ensemble comment effectuer ces changements, à quels rythmes, par quels moyens et avec quelles personnes impliquées. Ce sera l’objet des prochaines séances qui porteront sur les héritages à gérer, les transitions à engager et les équilibres à trouver.

Webinaire – “Vers la sobriété foncière : Comprendre, Observer, Agir…” 08 Décembre 9h

Webinaire – “Vers la sobriété foncière : Comprendre, Observer, Agir…” 08 Décembre 9h

Webinaire – “Vers la sobriété foncière : Comprendre, Observer, Agir…” 08 Décembre 9h

La gestion économe des sols n’est pas un sujet nouveau. Pourtant, malgré les lois qui se sont succédées, le foncier nu constructible demeure le principal vecteur du développement urbain et de l’aménagement des territoires. La loi Climat et Résilience d’août 2021 constitue un virage dans la manière d’aborder la sobriété foncière, en passant d’une obligation de moyen à une obligation de résultat : « la division par deux du rythme de consommation des sols d’ici 2031 pour atteindre une artificialisation nette de zéro en 2050 ».

Pourquoi est-il impératif de porter plus d’attention à nos sols et aux écosystèmes dans lesquels nous vivons ? Comment adapter et transformer nos modèles d’aménagement pour répondre à nos besoins en logements, équipements, ou bâtis économiques, tout en préservant les espaces agricoles, naturels et forestiers ? Comment la réduction de l’artificialisation des sols peut-elle devenir un facteur essentiel de résilience du territoire, en particulier face au dérèglement climatique ?

Afin d’avoir une connaissance partagée sur les nombreux défis de la sobriété foncière, et d’accompagner au mieux les collectivités comme les opérateurs dans des politiques d’aménagement plus durables, l’agence d’urbanisme et de développement Clermont Métropole et l’établissement public foncier d’Auvergne vous invitent à un moment d’information et d’échanges collectif.

PLU de la Métropole : une occasion d’aborder avec les élus l’urgence d’agir face aux enjeux écologiques et sociaux

PLU de la Métropole : une occasion d’aborder avec les élus l’urgence d’agir face aux enjeux écologiques et sociaux

PLU de la Métropole : une occasion d’aborder avec les élus l’urgence d’agir face aux enjeux écologiques et sociaux

Un contexte d’urgence climatique et social qui s’impose (notamment aux élus)

Dérèglement climatique et justice sociale sont intimement liés.  L’actualité de ces derniers mois – vagues de chaleur, crises énergétiques, évènements climatiques extrêmes – montrent que le réchauffement de notre planète est désormais une réalité palpable pour tous, mais qui touche d’abord les plus pauvres. Tous les rapports du GIEC sont sans équivoque : c’est un changement de cap qu’il faut opérer, sans plus tarder, qui doit inclure nécessairement la justice sociale dans nos modèles d’adaptation et d’atténuation des effets du changement climatique. Ce changement de paradigme nous laisse facilement démuni et angoissé. Comment répondre à ces enjeux qui nous dépassent ? Les petites actions du quotidien ont-elles un réel impact ? Quand une action, qu’elle soit choisie ou subie, porte-t-elle de véritables fruits ?  Comment accélérer notre détermination à lutter contre le dérèglement climatique et les inégalités sociales ? La réponse aux évolutions de notre environnement ne pourra se construire qu’à la fois individuellement et collectivement par l’adoption de comportements nouveaux, d’habitudes et de modes de vie adaptés.

La remise en cause des ethos, c’est-à-dire de l’ensemble de nos habitudes et manières d’être, qui guident actuellement notre fonctionnement social, économique et politique complexifie la mission déjà ardue des élus et des techniciens des collectivités territoriales de faire ville et de faire territoire. S’imposent d’un côté des principes limitant les manières d’aménager par la contrainte réglementaire, le « zéro artificialisation nette » ; de l’autre des revendications d’administrés fondées sur des dépendances héritées (à l’automobile, au modèle de la maison pavillonnaire…) qui entrent parfois en conflit avec des valeurs montantes de sobriété. Les contradictions avec lesquelles il convient de jongler sont donc nombreuses.

 

La recré-action commence le 14 novembre 2022 : une posture optimiste et volontaire pour réinventer l’urbanisme de demain

Elaboré dans ce contexte, le PLU de la Métropole constitue un outil qui rassemble les acteurs du territoire métropolitain autour de la vision du territoire métropolitain de demain et des guides pour permettre son déploiement. Dans le cadre de son élaboration, l’Agence d’urbanisme animera à destination des élus et des techniciens de tout le territoire métropolitain, à la demande de Clermont Auvergne Métropole, un cycle intitulé : « L’urbanisme métropolitain face à l’urgence écologique et sociale. ».  Cette formation-action expérimentale a pour objectif de recréer du sens et d’encourager l’adoption de bonnes pratiques pour nos territoires face au contexte climatique et social. Retours d’expérience, éclairages d’experts, mais aussi mises en mouvement sous forme de jeu et d’atelier participatif seront proposés pour interroger ensemble les principes orientant nos comportements actuels et leur perspectives d’évolution.

Le premier rendez-vous, le 14 novembre 2022, posera les bases théoriques des liens entre urbanisme métropolitain et urgence climatique et sociale, mobilisera l’expertise du territoire grenoblois sur la manière dont les enjeux environnementaux ont été intégrés au PLUi de Grenoble-Alpes-Métropole et invitera les élus et techniciens participants à s’interroger sur les différentes barrières qui limitent les capacités des collectivités à créer les modes d’actions nouveaux nécessaires pour répondre aux enjeux modernes.